Un petit lézard grimpe tous les soirs jusqu’à ma fenêtre éclairée. Là, il attend patiemment le moment où quelques papillons de nuit, qui cherchent la lumière, viennent se poser sur le carreau. Alors, il s’approche doucement et, tout à coup, il court pour attraper l'un d'eux, qui disparait petit à petit dans sa bouche.
Aujourd’hui, il y a de l’orage. Un retentissant orage d’automne. Le vent souffle et il pleut à seaux.
Le petit lézard, au coin de la fenêtre, est attentif au moindre mouvement. Mais la pluie bat les vitres de toutes ses forces et les papillons de nuit ne viendront plus. Peu à peu, le petit lézard paraît s’endormir. Il a déjà compris qu’il n’y aura pas de dîner ce soir.
Comme Gide dirait : aujourd'hui a été un de ces jours ternes employés simplement à vieillir.
Juppé : « Si tous les moyens avaient été pris, le drame de Nice n'aurait pas eu lieu ».
Il a raison : si tout était jaune, rien ne serait bleu.
(Photo : Le Figaro)
Van Gogh vécut à Arles pendant quinze mois.
Cette ville n’a rien fait pour lui.
Elle n'a conservé aucun des lieux qu’il peignit.
Elle ne les a pas reconstruits non plus, sauf Le café le soir, piège à touristes au moment où j'écris ça.
La signalisation de ces lieux est très pauvre et, dans certains cas, mal placée.
Malgré tout, Arles exploite sans scrupule le tourisme Van Gogh.
Ça, c’est ce qui s’appelle le proxénétisme culturel. Saigner la pute, enfin.